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Ninon Hives, Photo et Vidéo documentaire

Deux ans après...

Cela faisait deux ans que le film était sorti, deux ans qu'on vendait des dvds et qu'il était diffusé en festival, deux ans qu'on attendait d'avoir le budget pour pouvoir faire cette tournée de projection. Et voilà, c'est arrivé. Du 8 au 18 mai, nous sommes repartis à Białowieża pour ramener Leśna Kraina à ses origines. Au programme : 5 projections dans la région et visite aux personnages du film.

À peine arrivées, à peine le temps de poser nos affaires chez Joanna Kossak, au milieu de la forêt dans sa maison sans électricité, et c'est l'heure de la première projection.

À 10 minutes de Białowieża, à l'Université de Teremiski, Kasia et Paweł Kuron nous attendent avec leurs deux enfants. L'université est tout en bois, le film est diffusé dans une petite salle où les bureaux étudiants ont été poussés sur le côté et les chaises, mises en ligne. Les gens commencent à arriver. Des locaux pour la plupart, Łukasz Ławrysz, notre traducteur, une journaliste venue faire un article sur la tante de Joanna, des étudiants de l'école forestière... En tout, une grosse vingtaine de personnes. Le film est très bien accueilli, les applaudissements durent et Lukasz reprend du service pour le débat. Cette simple première projection aurait suffi à nous combler pour la semaine.

 

Sitôt dit, sitôt fait, la projection est calée pour le mardi suivant. Ce sera la deuxième du séjour et notre plus gros public ! Entre 70 et 100 jeunes sont rassemblés dans la salle de projection. Il y a aussi l'équipe éducative et deux prêtres. La salle réagit bien aux différents passages humoristiques et c'est intéressant de voir que les français et les polonais ne rigolent pas aux mêmes moments. Nous avons un peu plus de mal à communiquer car Łukasz n'est pas là mais Anna présente le film et nous traduit les quelques questions.

Le lendemain, chez Joanna, une surprise nous attend. Anna Vartija, qui a vu le film à Teremiski, veut organiser une projection devant les étudiants de l'école forestière, dont elle fait partie.

Le mercredi, nous prenons la route pour Leśna Podlaska, (à 130 km au sud de Białowieża) pour notre troisième projection devant des élus de la commune. En effet, à Leśna Podlaska se trouve une

réserve naturelle où, comme à Białowieża, la protection du bois fait débat. Pendant la projection, les élus réagissent vivement et s'interpellent. Nous ne comprenons pas grand-chose à leurs échanges mais le maire, Marian Tomkowicz, ancien professeur de français nous explique que l'interdiction faite aux habitants de se chauffer avec le bois issu de cette réserve pose problème ici aussi. Un petit air de déjà vu... La quatrième projection a lieu à Michałowo, le vendredi. Initialement prévu pour une classe du collège, le programme est revu car la maîtresse est malade et les enfants en vacances improvisées. Une autre classe, plus petite,

les remplace au pied levé mais ils partiront avant la fin de la projection car un autre cours les attend. Nous laissons cependant à Tomasz Wisniewski quelques dvds qu'il nous a promis de faire tourner dans les médiathèques locales. Il veut également diffuser le film le dimanche lors d'une journée de rencontre autour de la culture juive. Le lien des sujets n'est pas vraiment évident mais pourquoi pas ? Malheureusement, nous ne serons pas là pour y assister, notre avion décolle de Varsovie le dimanche après-midi.

Enfin, notre dernière projection arrive. Nous sommes samedi soir, il est 21h lorsque nous arrivons au parc national de Białowieża pour la Nuit européenne des musées. La projection est prévue à 22h et une trentaine de personnes ont bravé la tempête pour venir aux projections organisées.

En attendant notre tour, Łukasz nous présente au directeur du parc, Mirosław Stepaniuk. Intéressé par notre film, exemple de la collaboration entre le département des Deux-Sèvres et Białowieża, grâce à l'association Deux-Sèvres/Biała Podlaska,

il accepte de nous acheter quelques dvds pour les mettre en vente à la boutique du musée. Et puis, c'est le moment de la projection. Ici aussi, les gens réagissent et rigolent. Au moment du débat, pas trop de questions mais il est déjà tard et les gens pensent à rentrer chez eux. Mais plusieurs prennent la peine de s'arrêter pour nous complimenter avant de sortir de la salle. Ces petites intentions suffisent et nous prenons la route pour Varsovie avec un pincement au cœur. Nous avons revu presque tous les personnages du film, distribué tous les dvds que l'on avait amenés, ouvert le débat, bu de la vodka... Notre voyage fut complet, il ne nous reste maintenant plus qu'à imaginer les débats que Leśna Kraina aura engendrés dans la région...

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